C'est l'histoire d'une organisation secrète internationale, le CFR (Consortiom de Falsification du Réel), qui falsifie la réalité mais dont personne ne connaît les motivations. L'histoire de quelques-unes des plus grandes supercheries de notre époque; de Laïka, la première chienne dans l'espace, qui n'a jamais existé, de Christophe Colomb qui n'a pas découvert l'Amérique; des fausses archives de la Stasi. Un jeune homme, embauché par le CFR, qui veut comprendre pourquoi et pour qui il travaille. Une bande d'amis qui veulent réussir leur vie, sans trop savoir ce que cela veut dire. C'est, d'une certaine façon, l'histoire de notre siècle.
Roman Vertigineux et paranoïaque qui convoque les obsessions de Borges, Dick et Le Carré, ce thriller mêle la réflexion sur l'information, et la représentation du monde, à celle sur le fantasme de l'écrivain démiurge transformant le monde par la magie des mots et de la littérature.
Mais ce qui m'a frappé le plus c'est ce passage en plein milieu du livre;
<< Elle indiquait en préambule que son dossier ... s'inscrivait dans le cadre de la quatrième directive du Plan triennal, intitulée "Mise en lumière des faiblesses des économies hyper-financiarisées"... Depuis le début des années quatre-vingt, avait-il exposé, on assistait à une financiarisation croissante de l'économie... Les sociétés, soucieuses d'améliorer la rentabilité des capitaux que leur confiaient leurs actionnaires, s'endettaient de plus en plus lourdement, s'exposant à de cruelles déconvenues en cas de retournement de la conjoncture; surtout, les investisseurs semblaient désormais préférer les transactions virtuelles à l'achat et à la vente de marchandises réelles... Plus étonnant encore, les marchés financiers encourageaient les entreprises à monétiser (on appelait ça "titriser") tous leurs actifs... Si une société d'assurances possédait un millier d'immeubles, elle pouvait en obtenir la valeur correspondante sur le marché en émettant un simple bout de papier qui garantissait aux acheteurs de toucher les loyers futurs des immeubles. Si le marché immobilier s'effondrait et si les locataires commençaient à faire défaut, l'assureur s'en moquait: il avait "transferé le risque"... Certains acteurs de l'économie de marché semblent parfois aveuglés par leur foi dans la solidité du système. Ils oublient, ou font semblant d'oublier, que ces nouveaux instruments, s'ils fluidifient le marché, le rendent aussi plus fragile. Certains traders prennent des positions si complexes qu'ils ne sont même plus capables de chiffrer combien ils perdraient en cas de hausse ou de baisse brutale du dollar ou du pétrole. La quatrième directive vise à accélérer la prise de conscience des dirigeants politiques, des autorités de marché et des investisseurs eux-mêmes...
Le livre "Les Falsificateurs" a été édité en 2007, la première crise financière à éclatée en 2008 alors on pourrait se poser la question, le fait d'avoir écrit en avance sur ce qui allait réellement se passer est-ce un concours de circonstances, est Antoine Bello un visionnaire ou est-ce que le CFR n'est peut-être pas si inventé que ça?
Ajoutons le fait que le personnage principal est Islandais et que la vraie crise financière a surtout éclaté dans ce petit pays perdu dans le nord. Ce même pays qui actuellement arrive à paralyser l'espace aeréen de l'Europe entier à lui tout seul sous prétexte qu'un nuage de cendres pourrait heurter les avions. Que ce même nuage aurait des effets en Espagne, en Italie, en Autriche mais qui comme par enchantement ne toucherait pas la France (les dieux aiment beaucoup ce pays il paraît). Ou est-ce parce que toutes ces histoires ne sont que des inventions d'une poignée de gens afin de réduire les populations à un système d'esclavage du 3e millénaire, un esclavage d'économie dont une cinquantaine de personnes au monde seraient les dirigeants.
MAIS DANS QUEL BUT?
Plume alerte, construction rythmée, intrigue ingénieuse: avec
Les Éclaireurs, Antoine Bello tient les promesses des
Falsificateurs, passionnant premier volet des aventures de Sliv
Dartunghover, sympathique Islandais qui a intégré une organisation
internationale secrète, le CFR, ou Consortium de falsification du réel.
Une entreprise aussi géniale qu’atypique, spécialisée dans la
fabrication de mythes qu’elle fait passer pour authentiques, voire
historiques. Qu’il s’agisse de faire croire que l’Amérique a été
découverte par les Vikings, ou qu’une chienne - la célèbre Laïka - a été
envoyée dans l’espace par les Soviétiques alors qu’il n’en est rien,
les centaines d’agents du CFR procèdent suivant deux étapes. D’abord,
l’établissement d’un scénario qui doit s’inscrire dans le cadre d’un
mystérieux « Plan » dont nul n’a connaissance, à part les membres du
Comex, situé tout en haut de la hiérarchie. Ensuite, la falsification
des sources : modifier les archives des journaux, brûler le registre
d’un cimetière afin que nul ne puisse contester une date d’enterrement,
etc.
« Sliv me ressemble, remarque Antoine Bello. Il est en
quête, comme je le suis depuis toujours. Le succès individuel ne lui
suffit pas : il a besoin de sentir qu’il fait partie d’une génération -
d’où l’importance de ses amis pour lui - et d’une organisation qui tend
vers un but. Je me suis moi aussi beaucoup interrogé sur le sens de la
vie et celui de mon engagement professionnel, avant d’avoir le sentiment
d’avoir trouvé ma place dans le monde... » Les Falsificateurs
étaient le roman de l’initiation de Sliv, Candide surdoué gravissant
l’échelle des responsabilités et manquant de se faire broyer entre deux
rouages pour finalement se retrouver tout près du sommet. Les Éclaireurs
sont le roman de son émancipation. Tout en conservant l’humour et
l’inventivité dont il avait fait montre précédemment, nous éblouissant à
coups de scénarios proprement bluffants, il va ici découvrir la raison
d’être du CFR, expert ès manipulations dont les motivations tenues
secrètes ne laissaient pas d’inquiéter.
Les Éclaireurs, nouveau roman d’Antoine Bello,
tient les promesses des Falsificateurs. Il reprend les
aventures de son personnage Sliv, employé d’une mystérieuse entreprise
de «falsification du réel».
Sources;
http://www.magazine-litteraire.com
http://mesimaginaires.over-blog.com
http://www.telerama.fr
http://livres.fluctuat.net